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Le Chef de l’État a prononcé son discours au cœur de Nouméa

today26/07/2023

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Il a prononcé un discours officiel très attendu par la population, place de la Paix. Et cela, quelle que soit sa conviction politique, tenant le drapeau tricolore en grande majorité et celui du FLNKS, qui n’a pas été brandi pour les mêmes raisons, mais dont le Chef de l’État a fait à sa manière la synthèse.

Avant l’ouverture de ce discours, la maire de Nouméa, Sonia Lagarde a tenu à remercier le président de la république pour sa présence. Elle est revenue sur les raisons qui ont donné lieu à la place de la paix. Une nouvelle page de l’histoire de la Calédonie s’écrit avec l’état dans une France qui nous protège, a conclu Sonia Lagarde.

Le chef de l’État a expliqué, je cite : « Je suis heureux de revenir ici, cinq ans après ma première visite. Et en cinq ans, le destin de la Calédonie s’est précisé et vous m’avez manqué, Il a mis à l’honneur les calédoniens de toute ethnie qui se sont battu pour la France.

Il y a 35 ans, rien n’était écrit, et tous ensemble, nous avons su partager la paix, et procédé à ces trois consultations. Ce trésor est inestimable, il ne doit pas être remis en cause, a déclaré le chef de l’État. Il est revenu sur les référendums en appliquant la lettre et l’esprit de l’accord de Nouméa. Le processus a suivi son cours. Les maires ont été remerciés pour l’organisation des votes en période d’épidémie et de même les forces armées.

Je ne sous-estime pas ceux qui avaient un tout autre espoir durant ces trois référendums. Tout en travaillant ensemble, le chef de l’État a indiqué que la Calédonie restera française. Je suis le président d’un nouveau projet, celui d’un président dans la république. Pour autant, c’est avec une certaine gravité que le chef de l’État s’est dit blessé par l’absence de certains groupes politique ce matin, mais il n’y aura pas de retour en arrière. Et de poursuivre, Il ne faut pas accepter les dictats de ceux qui n’ont toujours pas trouvé leurs places avec les conséquences de voir à nouveau la violence se propager sur le territoire. Se réfugier dans le séparatisme, s’est se réfugier dans la violence, a-t-il dit.

S’adressant au non indépendantistes, il faut redoubler d’humilité, car les trois référendums n’ont pas tous réglé. Il faut maintenant partir vers le chemin du pardon et de l’ambition commune. Parce que si nous continuons dans le statu quo, le monde qui nous entoure ne nous attendra pas.

Le chemin du pardon n’est pas un chemin de repentance, c’est un chemin de fraternité et de courage. En 1853 nous n’avons pas fait coutume dans le cadre de la colonisation et il nous faut regarder en face cette histoire et ce passé qui ne veut pas passer, mais il faut aller chercher celui-ci. Le message au fond était de dire, explique le chef de l’État, qu’un acte unilatéral ne peut corriger un autre acte unilatéral. Aussi, j’ai proposé, a-t-il dit, que cet acte refasse le chemin initial de la colonisation en partant peut-être du bon endroit et sa conviction avec les coutumiers et l’ensemble des parties prenantes, soit que cette démarche bâtisse le chemin du pardon, car corriger la colonisation par l’indépendance, je ne le crois pas a expliqué Emmanuel Macron.

Il y a aussi la souffrance de tant d’autres communautés en rediffusant la vérité et les mémoires. Et c’est pourquoi je souhaite que la mémoire collective soit diffusée par le biais d’un comité de mémoire qui reste à être créé. Le deuxième chemin que je propose, a-t-il dit, c’est un chemin d’avenir, c’est un chemin de projet, d’ambition par des institutions pérennes. Certains points doivent être réécrits. Et notamment par le dégel du corps électoral qui se poursuivra à Paris avec la révision constitutionnelle de la nouvelle Calédonie début 2024. C’est pourquoi un travail spécifique doit être engagé et particulièrement sur la citoyenneté calédonienne.

Il faudra ainsi bâtir ce nouveau statut dans le nouveau consensus qui permet de la stabilité avec cette question de fond, à savoir, je cite : Comment construire un nouveau modèle économique juste pour tous. Au-delà de tout cela, ce chemin d’avenir doit être bâti sur deux piliers, l’un sur la relance économique et social par la souveraineté énergétique et agricole. Le nickel doit être pris en compte au niveau des marchés européens. On a trois usines et il faudra réorienter une partie de la production en bougeant la doctrine nickel et les équilibres et cout de productions. Il faudra produire une énergie décarbonée.

Concernant l’agriculture, 17 % c’est ce que l’on consomme en nouvelle Calédonie et ce n’est pas bon, a expliqué le Président. Aussi, l’État va investir dans plusieurs filières. Mais pour ce faire, il va falloir réaménager le foncier. Tout cela doit permettre de construire un modèle social, plus juste, basée sur moins d’inégalité.

Le rayonnement de la France dans l’indo pacifique est une chance pour la Nouvelle-Calédonie, une chance océanienne, a également indiqué le chef de l’État. Les questions d’indépendance sont des questions du passé et la France a une stratégie qui repose sur la diplomatie et des alliances pour éviter l’hégémonie de certaines puissances étrangères.

Le climat a aussi été abordé et Emmanuel Macron a indiqué qu’à ce sujet, le navire de l’Ifremer sera remplacé pour un montant de 6 milliards de francs. Concernant le domaine de la défense, la France va jouer un rôle important en Nouvelle-Calédonie, et dans la région. D’ores et déjà, l’État, a-t-il dit, va engager des investissements pour les forces armées de Nouvelle-Calédonie avec un apport de 200 militaires et 18 milliards de francs CFP.

Pour conclure, le chef de l’État veut sceller un pacte d’avenir et de paix avec la nouvelle Calédonie.

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