Débat houleux au congrès sur la date du référendum

Ce 12 octobre, à deux mois du référendum, les débats au congrès auront été houleux. Les élus avaient à se prononcer sur la modification d’un texte relatif à la prolongation de la période d’inscription dans les bureaux de vote délocalisés. Les indépendantistes ont donc souhaité porter le débat sur un autre terrain. Comme on pouvait s’y attendre, les groupes indépendantistes ont en effet profité de cette tribune pour réclamer le report du référendum programmé par l’État au 12 décembre prochain. Deux interventions auront suscité de nombreuses réactions. Tout d’abord celle de Marie-Line Sakilia, élue UC, qui, à plusieurs reprises, a accusé l’État d’être responsable de l’introduction du virus en Nouvelle-Calédonie, ce qui lui vaudra des réponses fermes de Sonia Backes et de Philippe Dunoyer, se disant révoltés et outrés par la tenue de tel propos. Mais c’est le discours d’Alosio Sako qui a fait bondir les élus non-indépendantistes, en expliquant en substance que le référendum devait être reporté parce que les Océaniens étaient les principales victimes de l’épidémie, propos qui laissaient entendre que les non-indépendantistes n’avaient que faire de la maladie, des morts et des deuils.

« C’est insupportable, a répliqué Nicolas Metzdorf. Vous savez, quand il y a un kanak ou un wallisien qui meurt, on est triste pareil parce que c’est un Calédonien qui meurt. On a des amis kanak et wallisien qui meurent, on est même famille avec certains. Il faut faire attention à ce que l’on dit ici, parce que ça veut dire quoi ? Que chez nous les non-océaniens, ça n’est pas grave la mort ? Qu’on met les gens dans les trous, qu’on rebouche et puis c’est fini ? Tout le monde souffre de la période actuelle et la peine, elle est pour tout le monde. Quand on met les drapeaux en berne, c’est pour tous les Calédoniens. J’en ai marre d’être insulté politiquement comme ça. »